Le Dico d'Éco‑morphose

“Words create worlds.” Cette citation - que l’on ne sait pas bien à qui attribuer - signifie que les mots que nous choisissons d’employer façonnent notre façon de voir le monde. Les histoires que nous formulons donnent du contenu à nos imaginaires. Certains mots finissent par être détournés de leur sens premier par les usages (durable, économie, politique,…) - et à l’inverse certains mots manquent pour décrire une nouvelle approche de notre monde. Les transitions écologiques et sociales sont à inventer. Alors chez Eco-morphose, on se dit que “New words create new worlds”

Nous proposons sur cette page notre dico, en 2 sections.

Nos néologismes internes

des bricolages pour compenser les mots qui nous font défaut dans le vocabulaire commun… ou simplement pour s’amuser.

Morphosant.e : (adj) osant une morphose, osant donner forme, osant transformer (verbe pronominal → se morphoser) Nous constatons que les volontés de transformation se brident souvent par crainte d’une rupture. Et pourtant, l’absence de morphose pèse au quotidien et à la longue. Alors, osons faire le premier pas vers une transformation qui fait sens !

Eco-morphose : (n.f.) transformation qui ose donner une forme adaptée à son environnement A l’origine un terme qui désigne une particularité morphologique d’être vivants dues aux contraintes écologiques locales, telles que l’ensoleillement, le vent ou l’humidité. Ici, c’est nous qui détournons un peu son sens pour nommer des transformations personnelles induites par une prise de conscience des enjeux écologiques.

Transition persopronnelle : (n.f.) passage d’un état à un autre (adj) à la fois personnel et professionnel Nous avons été bercés par la ritournelle “attention, ne surtout pas mélanger pro et perso !”. S’en suivent des postures parfois dissonantes voire très inconfortables quand on en vient à une activité professionnelle en contradiction avec nos valeurs ou nos façons d’être personnelles. Alors, pourquoi attendre plus pour réconcilier les deux sphères qui nous définissent, cela fait tellement de bien !

Formacilitation : (n.f.) une formation facilitée, une facilitation formatrice Se former, oui ! Sur un mode descendant pour “remplir” des individus de savoir, non ! Les recherches montrent qu’on ne retient que 20% de ce que l’on entend, contre 90% de ce que nous disons en faisant quelque chose à propos de quoi nous réfléchissons et qui nous implique. La facilitation est un outil de premier ordre pour permettre cette forme d’apprentissage. Ainsi, chaque parcours formant est personnel mais s’enrichit des contributions du collectif, que demander de plus !

Encapacitement : (n.m. néologisme) fait d’encapaciter, donner la capacité pour faire quelque chose. Nous avons tous les trois réalisé une Eco-morphose, et avons choisi notre façon d’être acteur des transitions : transmettre les clés que nous avons reçues et qui permettent de donner la capacité à d’autres de faire leur propre chemin. Ainsi, nous visons l’encapacitement… en bref, que les personnes et les organisations finissent pas se passer de nous.

Cométhique : (n.m.) comité stratégique et éthique Nos statuts, rédigés selon les dispositions de l’Economie Sociale et Solidaire, nous engagent à tenir un comité stratégique participatif au moins une fois par an. La stratégie, c’est important. Et l’éthique ? Ca l’est au moins autant ! Nous tenions donc à ce que ce terme soit lisible dans nos intentions auprès des membres qui y contribuent.

Des mots du vrai dictionnaire

des extraits choisis pour nous réconcilier avec certains mots dont le sens finit parfois par être dévoyé

Ecologie : (n.f. du grec oikos, maison / habitat et logos, science / connaissance) selon Wikipédia : L’écologie,est une science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. L’ensemble des êtres vivants, de leur milieu de vie et des relations qu’ils entretiennent forme un écosystème. selon le Larousse : Science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants. La perception de l’écologie est souvent résumée à un courant porté par des partis politiques ou des associations militantes. Mais c’est bien plus que ça, et il est bon de se souvenir qu’il s’agit d’une science qui signifie que notre maison est notre environnement, et en lien avec le vivant.

Écosystème : (n.m.) Selon le Larousse : Système formé par un environnement (biotope) et par l’ensemble des espèces qui y vivent, s’y nourrissent et s’y reproduisent Figuré. Milieu (professionnel, social, etc.) dans lequel évolue quelqu’un Ces 2 significations résonnent bien ensemble et nous utilisons régulièrement le sens figuré telle une métaphore du sens littéral. Il nous semble toutefois important de rappeler ici la notion d’interdépendance : chaque espèce ou chaque personne qui fait partie d’un écosystème évolue grâce et en fonction des autres.

Transition écologique et sociale : Après avoir défini “transition” et “écologie”, un petit focus sur “social” (adj) : Selon le Larousse :

  1. Qui se rapporte à une société, à une collectivité humaine considérée comme une entité propre
  2. Qui intéresse les rapports entre un individu et les autres membres de la collectivité (…)
  3. Qui concerne l’amélioration des conditions de vie et, en particulier, des conditions matérielles des membres de la société

Alors pourquoi parler de transition écologique et sociale ? Il s’agit d’envisager le passage d’un modèle actuel vers un autre, qui prenne en compte la relation avec le milieu dans lequel nous vivons (la planète Terre et l’ensemble de l’écosystème vivant… pas juste une transition énergétique, hein !) TOUT EN visant des conditions de vie équitables pour l’ensemble des membres d’une société.

Les enjeux écologiques sont le résultat d’un mode de vie qui s’est instauré en modèle mais qui n’est pas compatible avec les limites planétaires. Ce modèle crée des inégalités croissantes entre les personnes ayant accès ou non à ce mode de vie ET le déséquilibre entre populations impactantes et impactées est saisissant :

Pourcentage des émissions de CO2 mondiales

Alors la transition sera écologique ET sociale, ou ne sera pas.

Dynamique sociale : (n.f + adj.) Selon Wikipédia : La dynamique sociale renvoie, en sociologie, aux changements ou aux étapes successives dans l’évolution des faits sociaux. Elle permet d’envisager la société sous l’angle de son évolution. Elle est une condition nécessaire aux transitions sociales, passer d’un modèle à un autre requiert un processus dynamique, une évolution des normes sociales et des comportements.

C’est un phénomène complexe, qui repose sur le comportement humain et se joue : à toutes les échelles, de l’individu lui-même aux catégories sociales et aux sociétés en passant par les petits groupes que l’individu côtoie dans son environnement personnel et professionnel aux niveaux politique, économique, psychologique Il s’agit alors d’identifier les leviers qui favorisent l’évolution au niveau d’une société.

Complexité : (n.f.) Selon Edgar Morin (Introduction à la pensée complexe) : “Au premier abord, la complexité est un tissu (complexus : ce qui est tissé ensemble) de constituants hétérogènes inséparablement associés : elle poste le paradoxe de l’un et du multiple. Au second abord, la complexité est effectivement le tissu d’événements, actions, interactions, rétroactions, déterminations, aléas, qui constituent notre monde phénoménal.”

Notre monde réel est complexe, et il faut faire avec. Chaque projet est un enchevêtrement avec lequel composer : cela requiert de s’attacher aux relations et aux dynamiques qui relient ses éléments. Il est donc primordial de développer une approche systémique (relative à un système dans son ensemble), multidimensionnelle et transdisciplinaire. Chaque acteur devient ainsi sujet à part entière dans un projet, ce qui implique de prendre soin de sa posture et de prêter attention à ses intentions - et celles des autres.

Selon Jean-Yves Rossignol (Complexité : Fondamentaux à l’usage des étudiants et des professionnels) : “La complexité est une propriété conférée par le sujet, lorsqu’il qualifie sa représentation du réel en fonction de ses intentions.” “La complexité est donc l’école du détachement (mon projet, ce n’est pas moi), de l’empathie (voir depuis le point de vue de l’autre), de la souplesse (se fondre dans l’environnement au lieu de la façonner).”

Enjeux : Selon Wikipédia : Un enjeu est quelque chose que l’on risque dans une compétition, une activité économique ou une situation vis-à-vis d’un aléa. C’est donc ce que l’on peut gagner ou perdre en faisant quelque chose (ou en ne le faisant pas) : la mise dans un jeu ; la gloire ou la récompense de la bataille dans une compétition; le profit, la réussite, le développement, etc. dans un projet, une entreprise ou une activité économique ; la vie, la santé, la quiétude, le bien immobilier, etc. vis-à-vis d’un aléa naturel ou technologique. Toute cause présente des conséquences dont la nature peut être positive (gain, victoire, réussite, succès, etc.) ou négative (perte, défaite, échec, etc.).

Alors, quand on parle des enjeux écologiques et sociaux de notre monde moderne, on entend bien le risque ou l’opportunité que peut représenter le fait d’adresser tout un panel de sujets qui vont du dérèglement climatique, aux inégalités sociales, en passant par l’effondrement de la biodiversité, les pollutions environnementales, etc…

Vous l’aurez compris, tous ces mots s’articulent autour de notre volonté de contribuer à une transition écologique et sociale en favorisant des éco-morphoses individuelles et collectives.

Albert Einstein a dit :

“Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé.”

Adresser les enjeux de notre monde moderne, c’est agir avec d’autres outils, qui prennent en compte l’interdépendance entre environnement et société, la complexité des dynamiques sociales et des écosystèmes (naturels et organisationnels)… donc étudier un contexte pouvant évoluer pour s’y adapter au mieux. Lesdits enjeux nous imposent d’être intégrés dans des dynamiques morphosantes, elles passent ainsi par des transitions organisationnelles et persopronnelles - que nous nous proposons de formaciliter.

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